Intéressant. Voilà à présent qu’on s’amusait à toucher à sa famille.
Ils étaient morts.
De futurs cadavres.
Il se devait de les éliminer.
Un à un.
De les prendre, chacun d’eux, de les massacrer, de les torturer même. Oh oui. La torture. Un vrai supplice pour le torturé, un vrai délice pour le tortionnaire. Mais quoi donc choisir ? Il y avait tant de choix. Autant faire les soldes, c’était plus facile de se décider sur quelle chemise prendre -la violette cardinale ou la violette pâle ? Ah quel abominable dilemme- que la punition à faire subir à ces malotrus.

Comment osait-on laisser un enfant frapper un autre ? Jamais Haelwezhenn n’avait laissé ses progénitures -aussi bien la biologique décédée que ceux qu’il avait adopté après avoir tué leurs parents sous leurs yeux- s’attaquer à leurs camarades. Non. Un père se devait de montrer l’exemple, il devait être un modèle pour ses enfants. Jamais il ne leur avait autorisé à poser la main sur quelqu’un d’autre et ne le ferait que bien plus tard, lorsqu’il pourra enfin leur apprendre à se battre. Ah les quinze ans du plus âgé qui répondait au nom de Roger, il les attendait impatiemment ! Enfin il pourrait lui apprendre à manier le couteau de cuisine. Une très belle arme. Simple certes mais efficace, il pourrait se faire passer pour un apprenti dans un restaurant afin de pouvoir librement circuler avec ses lames. Ha la jeunesse. Il devait profiter que le gamin soit encore ado pour lui enseigner une telle discipline.

Mais qu’avaient donc fait ces gens contre sa famille, me demanderez-vous sans doute ? Et bien c’était très simple, deux marmots avaient osé frappé le sien à coup de pelle et les parents n’avaient rien dit. Malheureusement la Justice ne fera rien surtout qu’il n’était pas des gens les plus appréciés dans ce monde de monstre et donc il fallait que le père Bellovesus s’en occupe. Comment il tuerait sa femme qui commençait à lui taper sur le système ? Et bien il serait sans doute inspiré suite après avoir commis cette véritable boucherie voire même charcuterie vu ses projets malsains.

Jouant avec ses couteaux de cuisine comme un enfant s’amuserait à jouer le courageux explorateur avec deux bâtons, Haelwezhenn n’avait pas changé de pigmentation. En effet, cette fois-ci il voulait se montrer discret afin de pouvoir approcher facilement ses proies... même si l'énorme costume de lapin jaune en véritable pelage devait plus attirer le regard qu'autre chose. Waterfall était un bel endroit, il devait l’avouer, mais il savait que les risques de tomber à l’eau n’étaient pas vaines. Fort heureusement pour lui il savait nager mais quel handicap était-il de courir après du gibier avec les vêtements trempés. Quant aux chaussures qui grincent, ce n’est pas très SWAG tout ça… Mais ce qui le dérangeait sans doute était peut-être la crainte de voir ses proies se noyer sous ses yeux, sans qu’il ne soit l’auteur des faits. Même s’il y avait peu de chance pour qu’un autochtone ne soit incapable de faire une brasse dans un tel milieu, il y en avait quand même pour que des imbéciles résident dans un endroit dangereux pour eux. Y’a bien des abrutis partout, n’est-ce pas ?

Suivant à la trace la petite famille qui devait se promener, Haelwezhenn malgré sa grande carrure et son costume grotesque semblait être comme invisible à leurs yeux. Fallait dire aussi que c’était une famille de monstres-taupes, c’était pardonnable, mais même, ça rendait le jeu un peu trop facile aux goûts de notre homme. Ce dernier espérait qu’ils meurent dans les terribles souffrances qui le faisaient tant fantasmer. Le champ de fleurs, voilà où ils allaient. Génial. Le parfum allait pouvoir masquer l’odeur du sang et quant aux plantes il fallait espérer qu’elles puissent cacher aussi longtemps les corps des pauvres futurs macchabées. Marchant à pas de loup, les suivant de loin avec un grand sourire, il attendait le BON moment, celui où il pourrait les attaquer, les poignarder, jouer avec leur sang, leur corps, les mordre, tout ça en leur donnant une bonne leçon. Jamais on ne s’attaque à une famille comme la sienne. Après, si jamais il trouvait un gosse bien sympa, peut-être qu’il pourrait le prendre pour l’adopter. Oh puis une grosse taupe géante, ça devait être un bon animal de compagnie non ?

Plus ils s’approchaient des lieux plus il sentait son cœur battre d’excitation. Son sourire s’allongeait et ses couleurs prenaient un teint violet. Oh oui, un joli violet. Quant à ses yeux, ils virèrent au blanc. Seuls ceux qui y prêtaient attention à celui qui se cachait dans le costume pouvaient le voir. Jouant avec ses couteaux il se cachait. Bientôt, il pourrait attaquer. Bientôt, il pourrait s’amuser.