ON RÊVE

D'UN

RÊVE

Feat. River'

Je poursuivrai ma chance jusqu’au fond de l’eau.

Ondulations des vagues. Contact des courants. Vol aquatique. Paix intérieure.
Au fond des lacs d'eau pure de Waterfall, une longue silhouette ondule calmement. L'énorme serpent aquatique, aux multiples teintes bleues, vertes et violettes, aux longues écailles pointues et aux nageoires démesurées n'est autre qu'un serpent onirique. Serpent nés des songes et revêtant l'apparence dont quelqu'un rêve. Serpent qui, sans le savoir, s'est approché beaucoup trop près de quelqu'un qui apprécie par dessus tout sa barque et le chant. L'eau et la musique. Réunis, ils donnent ce qu'on appelle une sirène. Et Sirène et Serpent Onirique donnent ce qu'on appelle la Masu du moment.
En effet, le reptile sous les eaux n'est autre que Masu. Une Masu qui s'approche toujours plus de la petite barque qui navigue sur les eaux calmes du lac.
Remonter. Pourquoi. Aucune idée. C'est ainsi. Je dois remonter.
D'une puissante impulsion, le reptile bleu se redresse et s'élève. De plus en plus vite, de plus en plus haut. Si quelqu'un s'était trouvé à moins d'un mètre, il aurait été repoussé à une demi-douzaine de mètres suite au "décollage" du reptile. Son long corps serpentin décrivit un arc de cercle dix mètres au dessus de l'eau avant de replonger gracieusement.
Bulles d'air. Air frais. Fraîcheur de l'eau.
S'ensuivit ensuite une longue danse à demi aérienne, à demi aquatique. Le serpent continua ses sauts, comme un dauphin. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait, mais elle continuait.
Temps qui court. Nage solitaire.
Elle se contenta de bondir hors de l'eau pendant presque cinq minutes, sans repérer quoi que ce soit. Finalement, elle reprit sa nage, la tête hors de l'eau, mais sans bond.
Là ! Je le vois. Mais je ne peux le rejoindre. À moins de...
Masu a repéré ce qu'elle cherchait, ce qu'elle attendait. Mais elle fait demi-tour. La petite barque en face d'elle est hors de sa portée, séparée d'elle par une large bande de terre. Elle pourrait se transformer, mais elle ne veut pas gaspiller son énergie inutilement. À une bonne distance de la terre, elle refait demi-tour. Elle se remet à nager, plus vite cette fois.
Élan. Vitesse. Adrénaline.
Lorsqu'elle arrive à la bande de terre, elle donne une dernière et puissante impulsion. Elle s'élève hors de l'eau, franchit la bande d'un bond et atterrit finalement non loin de la barque, repoussée un peu plus loin. La puissance de l'envol, cumulé au poids du serpent contribuent à la repousser au fond de l'eau. Elle remonte, et finalement, seule sa tête sort.
Le voilà ! C'était donc lui.
« Bonjour ! »
Sa voix est douce et chantante.
La sirène. Le chant de la sirène. Je suis sûre que je pourrais chanter comme elle si je le voulais.
Elle sourit, de son sourire étrange de serpent. Cette pensée l'amuse un peu. C'est comme se découvrir un talent caché.
(c) gallinéa

LE CHANT

DE LA

SIRÈNE

Feat. River'

J'étais une ombre, mais j'ai su chanter le soleil...

Toujours souriante, à la fois doux et étrange sourire, le reptile à moitié sirène observe le petit être dans la cape. Il penche la tête et lui demande :
« ...Excusez ma curiosité mais... est ce vous qui chantez si bien? »
Non. Ce n'est pas ça. Quelque chose cloche.
Le regard vermillon du serpent onirique se pose sur le visage de l'être dans la cape. C'est à cet instant que Masu comprend ce qui ne va pas.
Il n'y a personne !
Mais si, sur le coup, le reptile bleuté est surpris, il n'en montre rien. Et puis, Masu n'a pas répondu à sa question. Il était vrai que, pendant le trajet, elle avait chanté, même si elle l'avait fait sans y prêter une grande importance. Elle opina du chef, doucement, puis répondit :
« Peut-être bien, si c'est ce que vous vouliez. »
Sibylline réponse. Douceur d'un énième sourire.
Le reptile est certain qu'il ne se trompe pas. C'est lui, c'est cette étrange être qui lui a donné cette forme. Il ne le sait pas, mais Masu, elle, si. Elle lui a donné cette réponse parce que c'est ainsi qu'elle est. Pas parce qu'elle doute d'elle.
Simplicité. Sûreté.
Elle ressort un peu de l'eau, afin de se remettre à la hauteur de la cape. Il ne fait plus aucun doute qu'elle est vide. Masu ne demande pas pourquoi. Elle ne sait pourtant pas la réponse. Il ne faut pas croire qu'elle sait tout. Ce n'est pas non plus que cette réponse ne l'intéresse pas, non, loin de là. Elle attend, comme toujours, le moment propice pour poser cette question.
Logique attente.
(c) gallinéa